Outil #6 : Ne réponds pas !
Imagine la scène. Tu es fatiguée après ta journée de boulot, tu fais une petite réflexion à ton enfant, fatigué lui-aussi, il refuse de faire ce que tu lui demandes, ça t’énerve, il crie, tu cries aussi et te voilà bien emmerdée : tu vas passer une mauvaise soirée ! Le voilà maintenant complètement braqué, il n’y a plus rien à en tirer (tu n’es pas loin d’être braquée aussi). Quand ce stade est atteint, il n’y a plus rien à faire à part attendre que chacun retrouve son calme. On peut aussi essayer d’éviter d’en arriver là.
La semaine dernière, mon fils de 4 ans 1/2 s’est jeté tout habillé dans la piscine en rentrant de l’école parce qu’il avait compris « on ne peut pas aller à la piscine » alors que j’avais dit « on ne peut pas aller à la piscine en uniforme » et qu’il avait VRAIMENT très envie de se baigner. Problème de communication qui m’a mis en rogne : « Non mais ça ne va pas ?! Qu’est-ce que je t’avais dit ?! Allez, on remonte à la maison TOUT DE SUITE !« . Larmes, le petit frère à gérer, les sacs d’école, le PC de boulot et le plus grand qui ne veut bien entendu pas remonter. Soirée de merde. S’en suivent quelques lancés de train en bois à travers la chambre. Génial. J’ai essayé la gentillesse, niet, trop tard.
A la réflexion, j’ai mal communiqué. J’aurai du dire « Oui, on peut aller à la piscine mais il faut d’abord mettre le maillot de bain. » J’aurai pu désamorcer la crise en lui disant que je m’excusais (les enfants pardonnent beaucoup plus facilement que leurs parents !) de ne pas avoir été clair, qu’on allait remonter mettre les maillots de bain maintenant. D’où l’outil #6, ne pas répondre.
C’est à l’adulte d’être assez intelligent pour ne pas entrer dans un conflit avec l’enfant (qui soit dit en passant vient de passer autant de temps à l’école que toi au bureau). Le fait de répondre crée un cycle de revanche. Quand le conflit commence :
1. Valider les sentiments de l’enfant
« Tu as l’air vraiment énervé ».
2. Assumer votre part de responsabilité
« Je me rends compte que je ne t’ai pas parlé avec respect / que je ne t’ai pas bien expliqué, etc. »
3. Prenons le temps de nous calmer
Chacun de son côté jusqu’à ce que les esprits soient apaisés. Parfois, après s’être excusé, pas besoin de se calmer : la bombe est déjà désamorcée.
Facilité à mettre en place – Je pense que cela dépend beaucoup du caractère initial du parent. Quand on a tendance à partir au quart de tour comme moi, il faut vraiment réfléchir avant de parler !
Est-ce que ça marche ? – Oui, si on parvient à l’appliquer dès le début.
Est-ce que ça simplifie la vie de parent ? – Oui, à long terme, l’enfant est respecté, la relation parent-enfant ne peut que s’améliorer. Et un enfant respecté, respecte aussi ses parents =)
Avez-vous tendance à répondre et à entrer dans un cycle conflictuel avec votre progéniture ou avez-vous plutôt la zen attitude ?!
Oh ben ça alors, ce billet était passé à l’as dans mon fil d’actu ! Je ne l’avais pas vu!
Je suis absolument d’accord avec toi! C’est une méthode que j’applique depuis quelques années maintenant avec mes enfants et ça marche extrêmement bien!
D’une manière générale, de toute façon, je ne crois pas qu’un enfant soit pénible par envie, à partir du moment où il est écouté, où ses émotions sont prises en compte, il n’y a pas de raison!
PS : moi aussi je m’excuse avec mes enfants, il y a quelques années, mes amies et ma famille me disaient que c’était une erreur et que j’allais élever des enfants rois, ils sont aujourd’hui surpris de voir que les miens s’excusent lorsqu’ils estiment avoir tort, là où les leurs piquent des crises de nerfs!
Pas toujours facile de ne pas répondre ceci dit 🙂
Oui, je trouve que le fait de s’excuser est bénéfique pour tous. Ils seraient des enfants rois s’ils n’intégraient pas qu’ils ont le droit de s’excuser aussi en retour mais comme les enfants ont tendance à reproduire le modèle de leurs parents…
J’ai été très agréablement surprise de m’excuser auprès de mon fils pour avoir crié et de l’entendre dire : « Moi aussi je suis désolé maman de ne pas t’avoir écouter ». Ou encore de le voir crier sur son petit frère qui avait cassé son avion de chasse avant de se reprendre (sans aucune intervention de ma part) 2 minutes plus tard avec un « je suis désolé de t’avoir crié dessus N. mais c’est parce que tu as cassé mon avion de chasse préféré. Excuse-moi. ».
Ça m’encourage fortement à essayer de continuer dans cette direction 🙂